...Le besoin d'aller vers l'abstraction m'est venu tout naturellement et c'est là que j'ai compris toute la difficulté de cette démarche, celle de rentrer dans le "ressenti".

L'Art est "pensée" incluant le champ du "ressenti".

Au fur et à mesure que je peins, je dessine et j'essaie de m'attacher à la forme, à la structure afin que mon travail soit pleinement poétique et complet.

Je ne procède pas à partir d'une idée préalable mais je transpose en me dirigeant vers une certaine "intuition rythmique".

Je porte toute mon attention sur la matière du fait pictural et non sur le sens ou le sujet qu'il représente.

J'essaie d'extraire "la beauté mystérieuse" dans un équilibre. Plus la couleur s'harmonise et plus le dessin s'harmonise. L'harmonie est le souci de la cohérence.

Quand la couleur est à sa richesse, la forme est à sa plénitude. Ces deux éléments ne font qu'un.

Je suis contre toute recherche intellectuelle préconçue comme un poète (le mot vient d'abord, la pensée ensuite).

Chacune de mes toiles est une aventure car je dois l'inventer au risque de la rater, de la manquer sans jamais pouvoir la dominer. Je m'aventure dans l'inouï du réel tel un funambule sur le fil suspendu.

Le peintre classique a, à l'inverse du peintre moderne, une méthode qui le préserve de l'abîme car il possède une technique et sait d'avance où il doit se rendre.

Avant tout, je souhaite me diriger vers une abstraction qui n'a besoin d'aucune signification extérieure pour réussir à enchanter et aller vers une évidence.